Au cœur de Berlin, Alexanderplatz est le symbole de l’ancien Berlin-Est que domine la Fernsehturm. Elle est à présent le lieu d’un vaste programme de restructuration urbaine. La construction d’un nouvel ensemble de bâtiments est l’un des signes de transition opéré dans une ville qui a catalysé les grands remous de l’Histoire du XX^e siècle et qui s’inscrit désormais au centre des intérêts européens.

Le projet est le fruit d’un concours organisé en juin 2018 par Covivio et la Ville de Berlin, à l’issue duquel il a remporté la 3^e place (Sauerbruch Hutton, lauréat et Diener & Diener, 2^e). La proposition est un ensemble d’éléments urbains formant un anneau bâti. D’une base quadrangulaire émerge une tour de 130 mètres de haut dont l’arête s’élève en proue du côté nord-est de la place.

Au fil de ses niveaux, le socle de la tour accueille des commerces puis des logements tandis que son centre, pensé en creux, abrite un vivier végétal directement inspiré de la vallée de la Spree. Le détail paysager engendre un effet de continuité verticale et de respiration : les racines de certains arbres poussent en transparence depuis les étages inférieurs. Au-dessus, la canopée de ce jardin est relayée à 35 mètres par le toit-terrasse du socle qui est un espace vert et panoramique, accessible au public depuis le 8e étage de la tour.

La tour, quant à elle, accueille les espaces réservés aux bureaux. Son élévation est rythmée par une faille de verre découpée en paliers-loggias au nord et au sud. L’économie d’énergie est au cœur de sa conception : façade double peau, ouvrants pour l’aération naturelle, panneaux solaires. Du principe de confort au travail émane une écriture toute en transparence visible à travers la porosité des espaces intérieurs/extérieurs, des jardins d’hiver/jardins suspendus.

En accompagnant la dynamique générale de renouveau urbain d’Alexanderplatz, le projet conserve les signes identitaires de sa localité, en citant, notamment en façade, certains détails du design des bâtiments voisins. L’ambition du projet replace l’humain au centre du bâti pour une réappropriation joyeuse d’un espace symbolique et d’un lieu où l’on aimerait flâner, faire du shopping, rencontrer et travailler.